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Analyse des différents éléments qui influent sur la précision d'une réplique

08-01-2019 à 17:32:03
Quels sont les éléments qui influent sur la précision de votre réplique AEG ?
En dehors de l'influence que peuvent avoir des éléments extérieurs comme
le tireur ou la qualité des billes employées, un certain nombre de
paramètres influent de façon drastique sur la précision de votre
réplique. Après des dizaines et des dizaines d'essais sur plusieurs
répliques et des milliers de billes propulsées dans la nature, je vais
vous révéler les résultats de mes analyses qui, parfois surprenants,
nous conduiront à tordre le cou à certaines idées préconçues qui
circulent dans le monde de l'Airsoft.
La précision de votre réplique tient dans une alchimie qui lie toutes les différentes parties de la
machine. Une réplique par construction rigide sera plus précise qu'un
« saucisson », mais au-delà, c'est la qualité de chaque éléments de la
chaîne qui garanti, ou non, la bonne précision de vos tirs. Commençons
par le commencement, c'est à dire la première pièce qui influence
directement sur le bon déroulement des événements qui vont conduire à
expulser une bille du canon : le ressort.

Le ressort :
Il influe essentiellement sur la régularité de la quantité d'énergie
transmise à la bille. Sans cette régularité point de précision. Un
ressort court et dur générera la meilleure régularité tandis qu'un
ressort long mais plus mou, à puissance égale, donnera une régularité
plus aléatoire. On constate d'ailleurs que les ressort d'origine sont,
la plupart du temps, courts et durs et que souvent les répliques sont
précises quand elles sortent de leur emballage neuf.
Le ressort détermine également quelle sera la puissance de la réplique. En fonction
de cette puissance, la précision sera plus ou moins facile à obtenir.
Une réplique de faible puissance, disons 0,85 joule (300 fps) sera plus
facilement précise qu'une réplique dont la puissance atteindra plus de
1,2 joule (350 fps). La marque Tokyo Marui, connue sans conteste comme
étant une des meilleures du marché, opte pour des puissance faibles et
obtient pourtant une précision et une portée plus que satisfaisant. 

La tête de piston :
Elle doit assurer, par l'intermédiaire de son joint torique, une étanchéité
parfaite et régulière avec le cylindre. La matière n'a pas beaucoup
d'importance mais l'usinage de la gorge du piston oui ainsi que la
qualité du joint torique, souvent déplorable en origine. Je les remplace
par des joints toriques achetés dans des magasins pour fournitures
automobile, d'un diamètre très légèrement supérieur.

Le nozzle :
Le nozzle est une pièce capitale. Son étanchéité avec le bec d'air de la
tête de cylindre doit être aussi bonne que possible, mais ce qui est le
plus important c'est l'étanchéité entre le nozzle et la lèvre du joint
hop up. La moindre fuite à cet endroit se traduira par des doubles tirs
(deux billes à la fois), des billes qui tombent à 10 m tandis que
d'autres filent à 40 m. Autant dire que côté précision, c'est pire qu'un
arrosoir ! Lorsqu'on remplace un nozzle il faut absolument vérifier
qu'il est du même diamètre et de la même longueur que celui d'origine.
La moindre variation dans ces paramètres, ne serait-ce que d'un dixième
de millimètre, et les problèmes commencent.

Le joint hop up (rubber) :
Évidemment, la qualité de cet élément est importante, autant que la forme de son
bourrelet interne. Les rubbers qui présentent un bourrelet fendu sont un
peu plus efficaces, en termes de précision, que ceux qui ont un
bourrelet droit. Ils évitent que la bille se décentre dans le canon au
moment de son passage sous le hop up.

Le bucking :
Ce petit élément, qui se situe entre le bras de la chambre de hop up et le rubber
et vient appuyer sur le joint torique, participe d'une façon très
importante à la qualité de votre tir. Trop mou, ou percé d'un trou trop
important, il se déforme lors du passage de la bille sous le hop up,
générant des tirs aléatoires, surtout lors des tirs en rafale. Trop dur,
il est à l'origine de bourrages à répétition. Les meilleurs buckings
sont en caoutchouc ou en silicone, sans trou et cylindriques. Vous
pouvez le fabriquer en le découpant dans une joint torique de même
diamètre que le bucking d'origine.

Carters de gearbox et chambre de hop up :
Les carters de gearbox doivent être parfaitement alignés avec la chambre de
hop up de façon à ce que le nozzle circule librement dans son passage.
Il est fréquent que, lorsqu'on remplace des carters par d'autres qui ne
sont pas d'origine de la marque, on constate la survenue de problèmes. A
l'avant de la gearbox, un trou est usiné à travers lequel pointe le
nozzle. Ce trou présente un diamètre prévu pour recevoir l'épaulement de
la chambre de hop up d'origine. Si ce trou est trop grand, le guidage
de l'ensemble n'est plus assuré. Il se produit alors un léger décalage
induisant des frottements parasites qui retardent, de temps en temps, la
fermeture du nozzle ce qui crée des fuites entre l'extrémité du nozzle
et la lèvre du joint hop up. Cette défaillance est repérable au bruit.
Au milieu d'une rafale régulière on entend parfois un tir qui émet un
claquement sec et une bille part moins loin que les autres. Ce
claquement sec est caractéristique du choc de la tête de piston qui,
libérée de la pression de l'air comprimé entre la bille et le piston par
le fuite, vient heurter violemment le fond du cylindre. Ce problème est
presque inexistant sur des répliques neuves. Il survient généralement
lorsqu'on commence à remplacer des pièces ou à up grader.

Le canon :
Sujet de nombreux articles, ce bout de tube inspire sur le web une prose
intarissable. Et pour cause, c'est par là que passe la bille, c'est ici
qu'elle prend son élan avant de s'envoler vers les lignes adverses. Il
influence le tir de façon importante, mais pas autant qu'on le dit
généralement. Ainsi, un canon de 6.08 peut donner des tirs très
satisfaisant si toute la chaîne est respectée. Toutefois, un canon de
plus petit diamètre interne donne, la plupart du temps, de meilleurs
résultats. Mais pas pour les raisons qu'on pense. Ce qui est important
c'est d'avoir un diamètre étroit au départ du canon de façon à guider la
bille au moment de son passage sous le joint hop up. C'est un moment
critique. La bille, soumise à l'appui du bourrelet du joint hop up, a
tendance à être chassée sur le côté, c'est à dire là où il y a le moins
de résistance à son passage. L'effet du hop up se fera donc très
légèrement sur le côté du sommet de la bille ce qui à tendance à faire
tourner la bille en fin de parcours. Plus le canon est étroit au départ,
moins la bille peut esquiver le joint hop up et plus la précision est
grande.
La longueur du canon joue aussi dans le sens de la précision. Plus il est long, meilleur est le tir. Ceci va dans le sens de la
logique et n'a pas besoin d'être approfondi. On notera cependant qu'au
delà d'une certaine longueur, qui se situe au alentour de 45 cm, on ne
gagne plus grand chose, pire encore, si on dépasse environ 55 cm, on
note une diminution de la puissance. Le piston étant arrivé au terme de
sa course bien avant que la bille sorte, si le canon est trop long, les
pressions d'air devant et derrière la bille s'équilibrent, puis, tandis
que la bille poursuit son trajet et qu'elle pousse l'air devant elle, la
pression augmente devant elle alors que derrière elle la pression chute
légèrement. La bille ralentit.
Et qu'en est-il réellement de l'influence de l’appairage entre le cylindre, troué ou pas, et la
longueur du canon ? Mes essais montrent qu'elle est très faible pour les
canons de plus de 29 cm. Pour ces canons, et les canons de longueur
plus importante, on peut monter un cylindre sans trou sans que ça pose
de problème. En revanche, pour les canons de moins de 25 cm, il faudra
obligatoirement monter un cylindre percé sous peine de devoir supporter
le claquement sec du piston contre le fond du cylindre. En effet, sur
les répliques à canon courts, si on emploi un cylindre sans trou, la
bille sortira du canon avant que le piston ait fini sa course. Quand la
bille sort, la pression dans le canon et le cylindre chute d'un coup, le
piston est libéré et tape violemment au fond du cylindre. On constate
également une légère amélioration de la précision sur ces répliques
courte apportée par l'usage d'un cylindre percé.

Influence du grammage des billes :
D'une façon très étonnante, j'ai vu des répliques de forte puissance (1,65
joule par exemple, soit environ 420 fps) envoyer de la bille de 0,20 à
une distance de 50 m bien groupée. Bien souvent, l'emploi de bille de
grammage supérieur, va simplement gommer un défaut de votre réplique.
D'une façon générale, on peut dire que si votre réplique ne peut pas
envoyer de la 0,23 à 30 /40 m avec une précision et une régularité
satisfaisante, c'est qu'il y a un problème. Cependant, une bille plus
lourde est moins sensible au vent et autres déplacements d'air et elle
conserve plus longtemps un effet gyroscopique stable, surtout dans le
dernier tiers de sa trajectoire.

Conclusion :
La plupart des répliques qui sortent de leur boîte d'origine offrent une précision tout
à fait satisfaisante. Cette précision va souvent être altérée lors du
remplacement d'une pièce qui à cassé ou  lors d'un démontage pour up
grade par un néophyte. Tous les éléments qui constituent une réplique
ont été conçus, par une équipe d'ingénieurs, pour fonctionner ensemble.
Si vous modifiez cette réplique, vous bouleversez un équilibre précaire.
Cela ne se fait pas sans risque. Quoi qu'il en soit, l'up grade fait
partie des joies de l'airsoft, alors « bidouillez », testez, et faites
nous part de vos expérimentations, partagez vos découvertes ! Merci.
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